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mercredi 22 décembre 2010

Abandon de la langue de la famille

Je suis d'ascendance italienne, Mes grand-parents paternels ont quitté l'Italie pour rejoindre les Etats-Unis d'Amérique vers 1870 mais sont finalement restés en France (c'est une autre histoire).
Personne dans ma famille ne parle l'italien ni mes 4 frères, ni ma soeur, ni mon père.

A l'école, j'ai étudié le latin, l'anglais puis l'allemand, c'est plus tard que je me suis essayé au russe et c'est vers l'âge de 50 ans que j'ai commencé à étudier la langue italienne !
Deux de mes frères et soeur ont étudié l'italien dans le cadre de leur scolarité et trois, anglais et allemand.
Mes enfants ont étudié anglais-allemand et allemand-anglais.

Donc, je le réécris, bien que d'ascendance italienne, personne dans ma famille ne parle cette langue, pas même mon père !
Trois ans d'italien pas très assidus pour moi et 2 petites scénettes de théâtre... il faudrait que je m'y remette !

Il se trouve que je me suis marié avec une jeune fille également d'ascendance italienne.
Ces grand-parents ont immigré en France venant du Piémont vers 1930. A ce que j'en ai retenu, la famille a rejoint un des enfants qui était venu, pas du tout pour une raison économique ou politique. Ma belle-mère n'a jamais étudié l'italien mais comprend le piémontais (langue de ses parents) et donc un peu d'italien. Ma femme a étudié l'italien pendant 3 ans dans le cadre de sa scolarité mais ne le parle pas.

Ces cas ne sont pas isolés, j'ai rencontré beaucoup de familles françaises qui ont immigré depuis des décennies et qui ont abandonné la langue familiale, dans le cas d'italiens, d'espagnols, de portugais, etc.

La raison est qu'il convient de se faire petit car pour s'intégrer et ne pas avoir trop de problèmes, il faut faire oublier qu'on est immigré et faire porter tous ses efforts sur l'apprentissage du Français.
Il faut ajouter que les italiens étaient battus ou même tués au début du 20ème siècle et très mal considérés durant plein d'autres décennies : sales, voleurs, bagarreurs, menteurs, etc.
Si l'intégration s'est bien faite rapidement grâce à l'école, je ne dirais pas que la France est un pays respectant les étrangers. J'ai déjà laissé entendre la chose dans un autre billet (francisation des mots étrangers et même les noms de ville) et on peut se référer aux conditions accordées aux langues régionales (Breton, Provençal et autres) : "Il est interdit de cracher par terre et de parler Breton" était affiché dans les autocars, les élèves de l'école primaire avaient une punition sévère pour l'emploi d'un mot du dialecte !!!

Il n'est peut-être pas si étonnant que la langue d'une famille immigrée soit abandonnée ! Je ne dis pas perdue ou oubliée, je dis bien abandonnée par une acte volontaire dès le début !

Et pourtant, combien il est important de favoriser tout contact, toute expérience linguistique pour apprendre non seulement les langues étrangères mais aussi la langue française !

gM

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