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mercredi 2 février 2011

Peur de parler

Lorsque j'étais au collège et ai fait mes premiers pas en Anglais en 1957 puis un peu plus tard en Allemand, notre apprentissage des langues était essentiellement fait par des lectures et des devoirs écrits.
Le prof était français, les autres élèves que nous entendions lire étaient des Français et je vous laisse deviner ce qu'il en est résulté pour la prononciation ! Lisant des textes dans notre tête, la prononciation était souvent celle que nous imaginions. Sad
Nous avions bien un répétiteur britannique qui assurait quelques heures et c'était très sympa mais le modèle de prononciation était...

Je n'ai pas eu la moindre leçon relative aux sons anglais.

La prononciation de l'Allemand n'a pas posé de problème car plus facile et je pense avoir eu quelques mots d'introduction.
La prononciation du Russe n'a pas posé de problème car j'avais une native comme prof.
La prononciation de l'Italien n'a pas posé de problème car j'avais une native comme prof. Pas de problème car, de toute façon, nous étions immédiatement stoppés en cas de faute.

Outre la complexité de la prononciation anglaise, une chose très importante -je crois- est que le fait de prononcer correctement en classe n'était pas à la mode pour ne pas dire que ça aurait été ridicule devant les copains ! Essayer d'avoir une prononciation plus britannique n'était donc pas recherché (ceci n'était pas le cas avec les autres langues).


Les conséquences de cette méthode d'apprentissage ne se sont pas limitées à la prononciation...


Les devoirs étaient des traductions : versions et thèmes pour lesquels c'était le vocabulaire et la grammaire qui primaient.
La limitation à des exercices écrits et l'absence d'exercices parlés correspondent à une méthode laissant tout le temps nécessaire pour mettre au point la réponse. A ce temps pour peaufiner la réponse (qui était alors définitive) était assorti la sanction : la note.
Les conditions de la langue parlée sont différentes d'une rédaction.

La conséquence en est que pendant des décennies et pour chacune de mes langues (je parlais plus haut de la seule prononciation) et aujourd'hui encore (sauf pour l'Anglais), je ne peux pas parler tant que je ne suis pas sûr d'une réponse "parfaite" (comme pour un devoir écrit). Guère question d'hésiter, de se tromper, de chercher mes mots, etc.

Par contre, mes enfants n'hésitent pas le moins du monde à parler et à faire quelques fautes.

Cet enseignement écrit m'a permis d'être bien meilleur en grammaire que mes enfants !

Que c'est difficile pour moi de parler en Allemand et j'enrage car j'ai perdu tout mon vocabulaire !
C'est difficile (c'est psychologique) et si je m'écoutais, j'aurais tendance à attendre d'être à assez bon niveau pour être capable d'ouvrir la bouche. De même j'ai tendance à vouloir repartir à zéro dans l'apprentissage, ce qui serait un bon moyen pour être rapidement découragé.
Je comprends très bien ce qu'on dit en Allemand et je vois bien les fautes commises !

Pour le vocabulaire Allemand, j'étais meilleur que mes enfants pour les mots concernant les rivières, la forêt, la maison, le nom des animaux, le vocabulaire des Romantiques, etc. Laughing plein de choses inutiles ! le renard, la vache, le canard et la poule, pas de problème.

~~

Pour ce qui est de l'Anglais, j'ai beaucoup travaillé et pratiqué.
Un autre handicap a été qu'en tant qu'informaticien, j'avais à parler franglais (pas moyen de prononcer correctement sinon je n'aurais pas été compris).
Une prof américaine très exigeante m'a fait progresser avec des cours individuels qui se sont enchaînés avec de constants contacts et quelques voyages aux USA.
Il n'est pas un jour sans que je parle dans cette langue et je pense ou rêve fréquemment en anglais.
Je parle indifféremment en Français ou Anglais et il est difficile de m'empêcher de parler Wink
Il arrive souvent/constamment que je fasse part d'erreurs à des natifs y compris à un Anglais auquel j'ai eu à expliquer la différence entre further et farther (c'est lui qui a commencé Wink en me disant que c'était further qu'il me fallait dire dans une phrase que j'avais prononcée et je l'ai convaincu que dans le cas précis, c'était bien farther).

Il ne me reste plus qu'à en faire autant dans les autres langues que j'ai étudiées. scratch


gM

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